Au coin d’un regard dans le coin du miroir
Dans le scintillement d’un bijou qu’on retrouve caché au fond de la boîte
Sur une photo pâlie instant figé d’un moment oublié
Dans un sillage de parfum derrière ce passant dans la rue
Sur les notes égrénées d’une musique qui nous propulse dans le passé
Les morts nous hantent
Ils sont dans la journée bien planqués au fond de nos mémoires
et soudain, au détour d’un éclat de lumière, dans la nostalgie rouge d’une feuille qui meurt
ils nous frappent droit au cœur
Tu nous oublies tu nous désertes tu nous laisses derrière toi
Les morts nous hantent
Après l’effondrement le chagrin infini
Le déni la colère les pourquoi
jamais ne vient l’oubli
Le manque d’eux devient l’absence en creux
sur cette route où ils ne chemineront plus
ils se sont arrêtés et comme une onde de choc
la vague a recouvert, sans qu’on le sache, le reste de notre vie
Les morts nous hantent
Ils sont dans ce moment qu’ils ne verront jamais
ces instants de bonheur qu’ils ne partageront pas
dans les doutes qu’on ne peut leur confier
les questions pour toujours sans réponse
toutes les versions de soi qu’ils ne connaîtront pas
Les absents le sont pour longtemps
Les morts nous hantent
Et parfois, au coin du regard dans le coin du miroir
Ils nous parlent ils sont là
quand la gorge nous serre et que les yeux débordent
sans raison sans façon sans aucune autre envie que pouvoir un instant se réfugier près d’eux
et sentir à hurler l’impossible présence
comme une douleur tapie
Les morts nous hantent