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1, 2, 3, inspirez !

Hier, c’était la pré-rentrée pour les personnels de l’éducation nationale, et aujourd’hui pour les élèves. Pour la première fois depuis que je suis entrée à l’école (je ne dirai pas le nombre d’années !), je ne me sens pas concernée. Ma rentrée à moi aura lieu plus tard ce mois-ci, avec le début d’une formation, des ateliers d’aide à la création d’entreprise et d’ici l’été sans doute, une nouvelle vie professionnelle. 

Malgré tout, on la sent dans l’air, cette rentrée de septembre, qu’on soit élève, prof, parent d’élève, ou rien de tout ça. Les journalistes préparent leur marronnier annuel à base de photos de cour de récréation ou de salle de classe encore vides, les parents errent dans les allées des grands magasins en quête du cahier 26,3 X 36,7 cm à couverture souple pour l’histoire géo et de l’équerre-introuvable-de-23cm-mais-pas-en-métal, les clubs sportifs envoient leurs messages pour indiquer les jours d’inscription, les enfants choisissent un nouvel agenda – non-maman-celui-là-fait-trop-bébé-je-suis-en-cinquième-maintenant… 

On est là, comme au bord de l’eau, en suspens ; le corps se prépare à fendre les vagues ou la surface calme de la piscine. Le soleil de l’été fait naître sur notre nuque quelques gouttes de sueur et la fraîcheur de l’onde nous appelle. On retarde le moment car on sait la petite violence de l’impact, quand la course de notre corps en l’air est interrompue par l’entrée dans le monde du silence. On sait qu’alors il faudra retrouver le rythme pour faire face aux courants, à la pression, au manque d’air parfois, à l’aveuglement de nos yeux qui se réhabituent à l’élément liquide. On sait qu’il faudra nager, se maintenir à flots. On frissonne d’envie et d’appréhension à la fois. 

On prend une grande respiration, puis une deuxième. Et, de la berge ensablée ou du haut de la falaise, on saute.  

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