Il y a des signes qui ne trompent pas : une certaine fébrilité dans l’air, des emplois du temps affichés sur le frigo, un calendrier familial qui se couvre de couleurs, des allées-et-venues le samedi pour inscrire chacun à ses activités, de longs moments passés à recouvrir des manuels scolaires, une boîte mail pleine de courriers qui affluent, des réseaux sociaux pleins de photos d’enfants écrasés sous leur cartable et de petits cœurs semés par les amis sous lesdites photos, de publicités intitulées “C’est la rentrée”, ponctuées de plusieurs points d’exclamation, dans une vaine tentative de rendre la période enthousiasmante…
Pendant quelques semaines, on a l’impression d’être une machine lente au démarrage, qui hoquette et pétarade mais n’avance pas beaucoup.
Ce sont les premiers coups de pagaie, ceux qui donnent l’impression que le bateau est lourd et l’eau enlisante.
Au fil des jours, le geste est plus fluide, l’embarcation glisse sans effort, la machine ronronne : après la pause de l’été, le quotidien reprend son cours.
La journée est rythmée par le travail de chacun, les retrouvailles du soir.
Avec aisance, on s’apprête à mener une nouvelle année scolaire jusqu’à son terme.
Quels obstacles nous attendent ? Quels écueils ? Quelles rencontres ? Quelles richesses ?
Avec la lumière qui décline et l’automne qui vient, même les questions s’enfouissent, laissant place au grand calme de la routine qui s’installe.