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Devenir un écrivain à succès ?

Il faut que je vous avoue quelque chose.

Si je suis devenue écrivaine, c’est pour une seule raison : l’argent. Le flouze, l’oseille, la caillasse, le grisbi, le blé, les pépettes.

Mon objectif : vendre tellement de livres que je pourrai m’offrir une villa de douze chambres avec vue sur mer, piscine olympique, court de tennis au bout du jardin (avec voiturette de golf pour m’y rendre), un chef étoilé pour me faire à manger, une Jaguar dans le garage (et pas « un » jaguar)(c’est sympa aussi, mais vous imaginez les quantités de viande pour nourrir le bestiau ?)(donc une Jaguar, mais électrique, je suis écolo), et deux dobermans pour garder le tout, que j’appellerai Zeus et Apollon (ceux qui ont la référence, vous êtes vieux, et les autres, tapez juste « série Magnum » dans un moteur de recherche, à défaut d’avoir la réf, vous pourrez au moins rigoler de la moustache de Tom Sellek).

Évidemment, je blague ! (sauf pour le chef étoilé, je ne dis pas non).

Je pense qu’il y a des moyens plus simples de gagner beaucoup d’argent. Le trafic de drogue, par exemple. Et sans doute beaucoup d’autres, plus légaux. (bizarre que ce soit le premier exemple qui me soit venu à l’esprit… il faut vraiment que j’arrête de regarder des séries sur Pablo Escobar et Griselda Blanco…)

Comme pour mon précédent métier (enseignante), l’argent n’est donc pas une motivation. Surtout quand on sait la minuscule proportion d’auteurs en France qui vivent vraiment de leur plume…

Dès lors qu’écrire ne suffit pas à payer les factures, il faut bien trouver à côté un « vrai » métier. Je me suis donc formée à la rédaction web, le statut d’indépendant offrant au moins une liberté d’organisation de son temps. J’espère donc mener de front les deux, sans avoir, comme auparavant, à écrire mes romans la nuit, après la correction de mes paquets de copies et la préparation de mes cours.

Malgré tout, même si la villa de douze pièces et la Jaguar ne sont pas mon objectif, je rêve évidemment de vendre suffisamment de livres pour ne plus avoir à exercer deux métiers en même temps. Pouvoir se consacrer exclusivement à la création et à la rencontre de ses lecteurs est en effet une liberté incroyable !

Du plus loin que je me rappelle, la lecture m’a sauvée. Elle m’a offert un espace de sécurité, d’évasion, un refuge. Écrire m’a permis de transmettre ce cadeau aux autres. Difficile ensuite de considérer mes romans comme des produits ordinaires, qu’il faudrait vendre comme on vend de la lessive, dans un souci de rentabilité.

Heureusement, j’ai une éditrice formidable. Avec elle j’ai parlé d’authenticité, de communautés de lecteurs, de la manière de me faire connaître… alors j’essaie. Je tente piteusement quelques reels sur insta, des stories sur facebook. Je suis nulle, je déteste me filmer et me mettre en scène, alors je me contente pour l’instant de photos de mes chats et de quelques essais de visuels… Je commence à suivre des blogueuses lecture, des nénettes sur insta qui font toutes ces choses bien mieux que moi. Je découvre tout un monde de passionné·es qui donnent envie de lire en partageant leurs coups de cœur et en soutenant les auteurs qu’elles aiment : bravo à elles !
Pour mes posts, je tâtonne, je m’efforce de sortir de ma zone de confort, même si je suis, avec mes applications, comme une poule avec une brosse à dents.

Et devinez quoi ? j’aime ça ! je n’arrive pas à être régulière dans mes publications, ne suis aucune logique et fais ça au petit bonheur la chance, mais je me dis que finalement, c’est ce qui me correspond le mieux. Chaotique, fonctionnant à l’intuition et sans crainte du ridicule, avec cette incroyable envie d’apprendre les codes d’un univers que je ne fréquentais jusqu’ici qu’en dilettante : les réseaux sociaux.

Cette même envie d’apprendre et de découvrir qui me fait ouvrir chaque semaine de nouveaux livres… cette même envie de partager qui me fait me mettre à mon ordinateur pour poser les mots d’un nouveau récit.

Alors, pour paraphraser Rastignac (et en profiter pour caser une référence de prof de français), « À nous deux, réseaux sociaux ! ». Oui, bon, je sais, ça claque un peu moins que « À nous deux Paris ! ». En même temps, n’est pas Balzac qui veut. Mais bon, est-ce qu’il avait un blog, lui, hein ?

3 commentaires sur “Devenir un écrivain à succès ?”

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