Partir
Tout quitter
Tout plaquer
Filer droit devant soi
Sans s’arrêter
Sans regarder en arrière
Envoyer au diable les responsabilités, les contraintes
Faire table rase et tout recommencer
Ailleurs
Une page vierge une étendue nue à remplir
S’extraire du fracas de la ville
Se désenfouir de ses objets de ses bibelots même de ses livres
Couper un à un les fils qui retiennent au sol
Et voler
Ni très haut ni très loin
Peu importe
Etre libre
Se laisser porter par le vent
Respirer avec les arbres se frotter à l’humus
Ou se suspendre dans les odeurs d’algues en caressant l’écume
Partir
Mais
Revenir
Rejoindre le flot
Ni coccinelle ni oiseau
Mais goutte d’eau dans la rivière changeante
Couler parfois
Flotter plus souvent
Car porté par la respiration des forêts
Se souvenir de l’envol
Pour moins résister moins se heurter aux rocs qui font obstacle
Se mettre au tempo du courant
Et parcourir le tracé sinueux
Jusqu’à l’apaisement de la berge
Fantastique poème !
Une envie d’évasion flotte au dessus de ce texte.