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Poésie du vent

Gros vent en ce moment à Toulon.
Dans un parc au bord d’un EHPAD, deux chaises en plastique coloré attendent sous un arbre, au soleil. Elles tanguent légèrement sous les rafales mais tiennent bon.
Dans la rue qui descend, une grosse poubelle verte d’immeuble se met à danser : elle tournoie avec vivacité. Les gens la regardent passer, ébahis. Dans les bras du mistral, elle valse.
Les feuilles mortes s’amoncellent au bord de mon trottoir. Mortes ? Pas tant que ça : soulevées dans un froissement, elles tourbillonnent, frottent le sol et s’élèvent. Tapis mouvant sous les pieds, vie sonore des arbres, dernier cri avant l’oubli du compost.
Toute la journée, la branche du bougainvillier frappe à la vitre. Veut-il entrer ? Ou simplement me prévenir : le vent fou est là, prends garde !
L’air devient tangible. La peau rougit sous la caresse brutale. La lutte est âpre, c’est l’amour vache entre Éole et la Terre.
Puis, à la nuit, tout se calme. Un dernier souffle et le vent tombe. Chute légère. Il se dissipe et se fond dans le noir, s’absorbe dans l’humus. Tout s’immobilise.
Et s’endort.

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